À l’intérieur

Zel, nouveau disque, nouvelle voie…

À l’intérieur. Ce titre judicieux exprime tout à fait le virage entrepris par le groupe Zel. D’emblée, le titre ouvrant l’album, Alter Ego, détonne avec l’univers habituel du groupe. Le chanteur Marc Leroy s’essaye à la voix parlée et vient nous toucher immédiatement, au plus près, au plus juste. Un autre titre également parlé, Après la virgule, fait penser au spoken words d’un certain Léo Ferré.

Sur les autres chansons, la voix chantée réapparaît, certes, mais la musique change ; beaucoup plus épurée que dans les disques précédents, elle vient nous toucher au plus intime.

La formation elle-même s’est simplifiée. Le quatuor est devenu un trio où chacun plus que jamais trouve sa place. Parfois, une simple note suffit ; le violon de Blandine Guiter se veut plus mélodique et raffiné tandis que la batterie de Mathieu Quéraud se pose à point nommé.

Les textes, enfin. L’écriture est plus simple, plus directe. Les sentiments y sont explorés, et puis la relation à l’autre, la relation au monde. Ce que l’on ressent à l’intérieur quand l’extérieur vient nous bousculer. Des textes parfois sombres, mais toujours dans l’os de l’humanité, celle qui nous fait homme et femme.

Ce disque tout en retenue dévoile soudain des envolées inattendues, et ce à maintes reprises. Le titre Imposteur en est le parfait exemple : la batterie lourde et ample vient soutenir la voix du chanteur, une voix aiguë, une voix de tête que jamais Marc Leroy n’avait osé explorer. Frissons garantis.

À l’intérieur est un disque essentiel. Il vient nous chercher dans nos profondeurs, dans le dedans de notre être.